Plus qu’un dialoguiste, cet homme a été à sa manière un cocktail atypique de talent "populaire" via ses personnages au "cinoche" sans jamais renier ses origines.
Du soudeur à l’autogène de l’occupation au scénariste le mieux payé des années 70, du gosse abandonné du 14ème arrondissement de Paris au "prince" des Champs Élysées, du dialoguiste parfois "léger" et "beauf" à l'auteur raffiné, il se sera impliqué parfois avec légèreté pour croquer avec tendresse et dureté, rigueur et désinvolture, la bêtise et plus rarement les traits de génie de ses contemporains.
Des succès professionnels au drame personnel, (la mort de son fils François dans un accident de voiture), son itinéraire atypique et sa personnalité rebelle ne peuvent laisser indifférent personne y compris les intellectuels qui l'on harcelé toute sa carrière !
En 1978, il publie un roman en partie autobiographique La nuit, le jour, et toutes les autres nuits, pour lequel il reçoit le prix des Quatre Jurys.
Deux petit extraits
"Je n’ai pas du tout l’esprit à jouer… un certain temps déjà que je ne joue plus… à rien… depuis qu’une auto jaune a percuté un pont sur l’autoroute du Sud et qu’un petit garçon est mort."
"Chaque journée qui finit est une journée de moins à soustraire du temps me séparant encore de ceux que j’ai perdus. Les autres, ceux d’Azincourt, de Douaumont, du Bazar de la Charité, de Stalingrad, du Pakistan, je m’en branle !… C’est clair comme ça ?…"
Dans « Audiard par Audiard » (René Chateau, éditeur)
René Chateau a sélectionné ses meilleurs dialogues. D’Un Singe en Hiver à Mélodie en Sous-Sol en passant par Les Grandes Familles ou Le Cave Se Rebiffe ... Cet ouvrage, complété par de nombreux textes, interviews, polémiques, etc... vous permettra de retrouver un style, un bagout, un parfum absolument inimitables. Ceux de Michel Audiard ! Et comme il le déclarait en riant: "Vivant, je veux bien être modeste, mais mort, il me paraît naturel qu'on reconnaisse mon génie..." C'est fait Monsieur Audiard !
Il obtient la reconnaissance de ses pairs en remportant le César du meilleur scénario en 1982 pour "Garde à vue" de Claude Miller.
Le box office en nombre d'entrées (sources Wikipédia)
Les Vieux de la Vieille
"Buvons un bon coup" - extrait des Tontons flingueurs
Les Barbouzes
Et pour ceux qui un peu de temps !
Il repose au cimetière de Montrouge.