KANAOUENN NEVEZ
WAR SUJET TORFED ROAZON
7 vet a viz Eost 1932
(CHANSON NOUVELLE AU SUJET DU FORFAIT DE RENNES)
Cette chanson retrace le premier attentat autonomiste breton qui se déroula à Rennes en 1932.
Dans la nuit du 7 août, à la mairie de Rennes, un monument représentant la Bretagne s'unissant à la France vola en éclats sans faire de victimes.
L'attentat fut revendiqué par un mystérieux groupe "Gwenn ha Du" (Blanc et Noir) inconnu des services de police.
Cette chanson sur feuille volante est signée sous le pseudonyme "Unan doaniet" (quelqu'un de chagriné). Il semble toutefois de part le ton, qu'il faille plutôt prendre le texte au second degré.
Cette statue ou plus exactement ce groupe de personnages avait déjà suscité des polémiques en 1911, lors de son inauguration.
La commande d'un groupe en bronze représentant la Bretagne s'unissant à la France avait été confiée au sculpteur Jean Boucher, qui avait déjà entre autres réalisé la statue de Renan à Tréguier.
Jean Boucher
La polémique débuta lorsque l'on sut que la Bretagne serait représentée agenouillée devant la France.
Il y eut de nombreux articles de protestation dans la presse militante bretonne.
Jean Boucher, originaire de Cesson en Ille-Et-Vilaine se défendit d'avoir voulu humilier la Bretagne.
Le 29 octobre 1911, jour de l'inauguration, la cérémonie fut troublée par un concert de sifflets organisé par des militants du PNB.
La statue resta pour les militants bretons comme "le monument de la honte nationale".
L'attentat du 7 août 1932 intervient au moment où des cérémonies sont organisées pour fêter le quatrième centenaire de l'Union de la Bretagne à la France.
Plusieurs militants autonomistes connus avaient été préventivement placés en garde à vue afin de les empêcher de troubler les manifestations.
Le groupe Gwenn ha Du est inconnu de tous... !!!
La presse régionale et nationale les traite de malfaiteurs de vandales et de fous dangereux. Rapidement, les autorités officielles suggèrent la main de l'étranger, en l'occurrence l'Allemagne.
Le 11 août, six militants autonomistes sont arrêtés. Manifestement innocents, ils resteront quand même plus de cinquante jours en détention préventive.
Le 29 novembre 1932, un autre attentat de "Gwenn ha Du" immobilise le train d'Edouard Herriot qui se rendait à Nantes.
Ces deux actions donnèrent une large publicité aux mouvements autonomistes bretons, jusqu'alors a peu près ignorés et en proie à des difficultés internes assez proches de les étouffer.
D'après des témoignages publiés longtemps après, il apparaît que Gwenn ha Du était un petit groupe de militants radicaux fondé sein du Parti National Breton.
Pincipaux membres de ce monvement Gwenn ha Du
Ce fut Célestin Lainé seul qui mena à bien l'attentat de Rennes à l'aide de nitroglycérine contenue dans une boîte de lait condensé.
L'attentat d'Ingrandes, contre la voie de chemin de fer, fut réalisé par plusieurs personnes.
Tous furent successivement suspectés et interrogés mais aucun ne fut jamais inculpé.
Sur ce cliché pris entre 1911 et 1932, le monument est visible au pied de la tour centrale de l'Hôtel de Ville de Rennes :
Bibliographie :
Le néo-druidisme en Bretagne, P. Le Stum, Editions Ouest-France, 1998
Le mouvement breton, Alain Deniel, Maspéro, 1976