Rencontre de mon père
avec le Chanoine Kir en 1941
Cette histoire est tirée d’écrits laissés par mon
papa.
C’est donc l’authenticité
de son style et de cette histoire que je vous confie.
« A cette époque, je travaillais à Saint-Germain-En-Laye, rue Bergette, dans une ancienne usine de bouchons métalliques.
En 1941, son activité majeure avait été transformée en un garage consacré à l’entretien des voitures allemandes, sous le couvert de la municipalité.
Maréchal Gerd Von Runsdtecht,
responsable de la Kommandantur de
Saint-Germain-En-Laye
Dans ma tête, trottait déjà l'idée de m'engager dans la marine, afin d'échapper au travail obligatoire en Allemagne (le STO).
Chapelle de l'hôpîtal de St
Germain-En-Laye
Ma mère hospitalisé pour une sclérose en plaque, mon frère avait été confié aux sœurs de l’Orphelinat de Saint-Germain-En-Laye.
L’annexe de l’orphelinat se trouvait à Jougne dans le Doubs, dans une enclave de la Frontière Franco-Suisse, à quelques kilomètres de la ligne de frontalière Suisse.
Je décidai brutalement d’aller voir frère, placé à Jougne.
Dans mon esprit, aux vues des circonstances, je pensais que je ne le reverrai jamais.
Gare du Nord à
Paris
Je pris un billet de chemin de fer en gare du Nord pour Pontarlier.
Je devais emprunter la ligne Paris Dijon – Dijon Auxonne Pontarlier.
Voyage sans encombre jusqu’à Auxonne.
Les affaires se compliquent, alors……. Des soldats allemands montent dans le
train en gare d’Auxonne pour un contrôle de papiers d’identité et de laissez-passer. Je présente un vague « Ausweiss » qui me servait chez moi la nuit.
Je fus donc prié, manu-militari de descendre du train.
La voie ferrée passait sur la Saône qui symbolisait la ligne de démarcation.
Pour résoudre mon problème il fallait contourner cette difficulté et franchir la Saône.
Je me dirige donc vers une guérite située au milieu du pont dans la quelle veillait un soldat allemand.
Je demande à parler à son officier. Je revins donc sur mes pas, l’officier se trouvant à l’entrée du pont, et je lui montre mon « Ausweiss » en lui expliquant que j’allais voir ma fiancée qui demeurait sur l’autre rive de la Saône.
Il se met à rire et après un gros « Nicht », et me demande de reprendre le train pour Dijon.
Valait mieux ne pas insister. Revenu à Dijon, je reste dans la gare (ce milieu m’était familier puisque j’avais effectué mon apprentissage à la SNCF).
Gare de
Dijon
Je contacte un couple de chauffeurs mécaniciens se trouvant près d’une locomotive, et leur demande s’ils ne connaissaient pas un moyen de passer en zone rouge (La zone rouge étant une zone intermédiaire entre la frontière Suisse et la Zone occupée.)
- « Il y a plusieurs moyens de franchir la zone rouge », me répondent-ils.
- « Tu te mets dans le tender lorsque nous faisons le plein et nous veillons à ce que ta tête dépasse de la surface de l’eau. Malheureusement, les allemands connaissent cette possibilité, aussi ils font faire le plein une fois sur deux à la sortie du dépôt…. »
- « Autrement, tu peux aussi t’allonger sur les boggies (plaques
constituant la suspensions des wagons et placées près des roues). Là tu ne risque que les projections de cailloux émanant du ballast ».
A DEMAIN
BONNE LECTURE