Port Royal des Champs
Deuxième Partie
Son histoire et son évolution au fil du temps (suite)
Ami de Cornelius Jansen, Saint-Cyran est, avec Antoine Arnauld, frère de la Mère Angélique, le chef de file d'un courant théologique, retournant à la lecture des pères de l'Eglise, principalement de saint Augustin.
Antoine Arnauld (gravure de Louis Simonneau d'après Philippe de Champaigne)
Condamné par Rome en 1642, l'Augustinus de Jansenius devient l'objet d'âpres polémiques, dont Antoine Arnauld et les solitaires de Port-Royal se font les portes paroles.
Les Solitaires en conférence
Augustinus de Jansenius
Jansenius
Ainsi, le jansénisme fait son apparition à Port-Royal et les moines vivent à proximité en travaillant et en priant.
On les appellera les « Messieurs » de Port-Royal et dès 1638, ils établissent des « petites écoles » destinées à l’éducation des élèves.
Là, point de sévices corporels, on compte un professeur pour douze élèves, on y enseigne le français plutôt que le latin.
Un de leurs élèves sera Jean Racine élevé au château de Chevreuse. Il va léguer près de 800 livres à l’abbaye…
Jean Racine
D’autres intellectuels seront aussi séduits par l’abbaye de Port-Royal comme
Blaise Pascal
Jacqueline Pascal, la sœur de Blaise Pascal
L'abesse Angélique Arnauld et sa sœur Agnès
Nicolas Boileau
Jean De La Fontaine
Madame de Sévigné
Le peintre, Philippe de Champaigne
L'avocat, Antoine Le Maistre, neveu de l'abesse
Louis-Isaac Lemaistre de Sacy
Le médecin, Jean Hamon
Le moraliste, Pierre Nicole
Principal foyer de la pensée janséniste en France, Port-Royal apparaît comme un lieu de résistance au pouvoir royal, que Louis XIV ne parvient pas à réduire, pendant tout son long règne.
Louis XIV en 1661
En 1661, il ordonne la dispersion des Solitaires et la fermeture des Petites écoles.
La « Paix de l'Eglise », en 1669, marque un répit dans la politique anti-janséniste, et l'abbaye connaît un second âge d'or, sous la puissante protection de la duchesse de Longueville, cousine du roi.
Anne genevièbe de Bourbon Condé - Duchesse de Longueville
Après la paix de Nimègue et la mort de sa cousine en 1669, puis de 1705 à 1713, le roi vieillissant cherche à faire disparaître les jansénistes du royaume.
Ne parvenant pas à réduire les religieuses de Port-Royal à l'obéissance, il les fait disperser en 1709 et raser leur abbaye deux ans plus tard.
La destruction du monastère donne un second souffle au mouvement janséniste, qui sera souvent l'âme de la résistance au pouvoir royal au sein des parlements.
Fin de la deuxième partie