Au début du Second Empire, on compte 45 établissements cellulaires comprenant 15.000 cellules et 15 autres en construction.
Pour des raisons d'économie, Persigny, ministre de l'Intérieur de Napoléon III, recommande aux départements de ne plus construire de prisons de type cellulaire.
Seule, la maison d'arrêt de la Santé est construite en 1867 avec un quartier cellulaire pour les prévenus.
A l'issue d'une enquête parlementaire menée en 1872 et devant les problèmes posés par la récidive, la Troisième République réintroduit le régime cellulaire dans toutes les prisons départementales par la loi du 5 juin 1875 : les détenus, prévenus et condamnés doivent être séparés de jour comme de nuit, enfermés seuls et en silence.
Des réductions de peine sont accordées aux condamnés à moins d'un an qui choisissent ce mode d'enfermement. Les détenus sont astreints au port de la cagoule dans tous leurs déplacements dans la détention.
La chapelle des établissements est généralement construite en alvéoles assemblées de manière à ce que les détenus puissent assister aux offices sans se voir entre eux.
Ces règlements seront appliqués jusqu'à la seconde guerre mondiale.
Le quartier des prévenus applique le régime pennsylvanien de l'encellulement individuel jour et nuit. Le quartier des condamnés applique le régime auburnien du travail en commun le jour et de l'isolement cellulaire la nuit.
En application de la loi du 5 juin 1875 destinée à prévenir la récidive, les prévenus et les condamnés à moins d’un an d’emprisonnement pouvaient purger leur peine sous le régime de l’isolement cellulaire.
Les règlements intérieurs des établissements adaptés à ce type d’enfermement stipulaient que les détenus pour ne pas être reconnus étaient astreints au port du " capuchon belge ", sorte de cagoule en étamine de laine qui leur recouvrait le visage pendant les déplacements à l’intérieur de la prison ou lors des visites de personnes étrangères à la détention.
A Fresnes, en 1930, ce règlement était encore appliqué.
Pendant le Second Empire, dans les grandes maisons centrales, des quartiers distincts furent institués afin de séparer les jeunes adultes des condamnés plus âgés.
Des dortoirs cellulaires furent aménagés à l'aide de cloisons en bois à claire-voie. Les cellules ainsi délimitées sur un espace de 1,5m sur 2m furent appelées "cages à poules", par analogie avec le quartier de la "ménagerie" de la maison d'arrêt parisienne de Saint-Lazare où étaient enfermées les prostituées.
Le mobilier de la cellule se composait d'un lit en métal ou en bois, d'un matelas et deux couvertures, d'une tinette (vase de nuit) et d'un broc à eau.
Ce système de cellules préfabriquées était encore en usage dans les maisons centrales (Clairvaux, Eysses, Poissy, Melun) et dans les maisons d'éducation surveillée (Aniane, Saint-Hilaire, Saint-Maurice) dans les années 70.
A DEMAIN POUR LA FIN