Construite loin de tout centre urbain dans les années 60, sur la commune de Bayel à l'est du département de l'Aube, la maison centrale de Clairvaux compte 240 places.
Les plus célèbres affaires
Elle a été tristement célèbre en septembre 1971, avec les derniers condamnés à morts, Buffet et Bontems.
Les cages à poules de Clairvaux où vivaient Bontems et Buffet
21 et 22 septembre 1971 : Deux condamnés, Buffet et Bontems, avaient alors pris en otages un surveillant et une infirmière. Claude Buffet avait égorgé ces deux personnes. Il fut condamné à mort avec son complice Roger Bontems
Tous deux furent exécutés en novembre 1972 à la prison de la Santé, à Paris, alors que le débat sur la peine de mort faisait rage.
La peine de mort en France existe depuis le Moyen Âge et a été abolie en 1981, faisant de la France le dernier pays de la Communauté européenne qui appliquait la peine de mort.
La dernière personne à avoir été exécutée en France est Hamida Djandoubi, en 1977 (et non Christian Ranucci qui fut guillotiné le 28 juillet 1976 comme cela est souvent rapporté dans la presse).
Actuellement, la prison est dotée d'un régime carcéral parmi les plus sévères en France.
Dix détenus, condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, avaient écrit à l'AFP en janvier 2006 pour demander pour eux-mêmes «un rétablissement effectif de la peine de mort»
28 janvier 1978 : Un sous-directeur et deux gardiens de Clairvaux sont séquestrés par deux prisonniers qui sont abattus par des tireurs d'élite.
11 septembre 1992 : Sanglante évasion de huit détenus de Clairvaux au cours de laquelle un détenu et un gardien sont tués. Les évadés prennent un gardien en otage et le libèrent une fois dehors.
Le 16 avril 2003 : Un « mouvement collectif de détenus » a éclaté mercredi à la centrale de Clairvaux (Aube), où deux foyers d’incendie ont été allumés dans les ateliers de la prison avant d’être rapidement maîtrisés par le personnel, a-t-on appris auprès de l’Administration pénitentiaire (AP).
« Actuellement, les 80 détenus » du pavillon où s’est déroulé l’incident « sont à l’extérieur de la détention, sur un stade ou dans la cour de promenade, sous le contrôle des personnels », ajoute l’AP, qui explique qu’il ne « s’agit pas à proprement parler d’une mutinerie ».
L’incident a éclaté vers 10H55, alors que 55 détenus se trouvaient dans les ateliers. Ils entendaient par cette action contester une récente décision de la direction de revenir strictement à l’obligation de fermeture des portes des cellules durant la journée.
Théoriquement, les portes des cellules doivent être systématiquement fermées. Or dans les maisons centrales, qui accueillent des détenus condamnés à de longues peines, une tolérance s’est établie, et souvent les prisonniers peuvent se déplacer d’une cellule à l’autre.
Le 18 février 2003 : PARIS (AP) - Les forces de l’ordres sont intervenues mercredi matin vers 2h30 pour mettre fin à une mutinerie qui avait éclaté à la prison de Clairvaux (Aube) la veille au soir, a-t-on appris auprès du ministère de la Justice. Aucun blessé ni évadé n’a été signalé.
Les CRS (Compagnies républicaines de sécurité) et les gendarmes ont pris le contrôle du bâtiment où se trouvaient les mutins, après que les surveillants en eurent été évacués, selon le ministère. Les quelque 70 détenus impliqués dans l’incident attendaient d’être transférés vers d’autres établissements pénitentiaires de l’est et de la région parisienne.
Les incendies allumés par les détenus ont totalement détruit la structure intérieure du bâtiment, a affirmé Vincent Langlois, surveillant et délégué du syndicat Force Ouvrière. « Il y en a pour des mois et des mois de travaux », a-t-il estimé.
L’inspection de l’administration pénitentiaire sera sur place mercredi matin pour mener une enquête sur la mutinerie, a annoncé le ministère de la Justice.
D’après le ministère, l’incident a éclaté après le refus de détenus de regagner leurs cellules, pour protester apparemment contre une sanction disciplinaire infligée à l’un d’entre eux.
Les détenus ont occupé une grande partie des trois étages du bâtiment « A » de la prison, selon un communiqué de la Préfecture de l’Aube, et se sont livrés à de multiples déprédations.
Ils « ont tout cassé », a raconté M. Langlois, détruisant notamment « des portes de sécurité, des caméras de surveillance, des installations électriques et les serrures des cellules ». Selon M. Langlois, « on n’a jamais vécu ça à Clairvaux depuis les 30 dernières années ».
« Les belligérants ont commencé à détériorer le bâtiment en brisant fenêtres et filets de protection et en inondant les coursives » et « certains ont réussi à s’extraire de l’édifice et sont (descendus) sur le terrain de sport », selon un communiqué de l’UFAP, le premier syndicat pénitentiaire.
La préfecture de l’Aube avait déclenché le « plan rouge ».
La prison accueillaient au total 156 détenus, tous condamnés à de lourdes peines. La surpopulation n’est pas en cause, ajoute le ministère, la prison étant occupée à 75%.
L’UFAP appelle dans son communiqué le président Jacques Chirac à « utiliser son droit de veto pour s’élever contre toutes les formes d’hostilité démontrées par la population pénale (...) à l’encontre de l’institution pénitentiaire ».
17 novembre 2009 : Le prisonnier, Francis Dorffer, a passé une grande partie de sa vie en prison...
Un détenu armé a pris un surveillant en otage qu'il a libéré au bout de cinq heures avant de se rendre, mardi dans la centrale de Clairvaux (Aube), connue pour son régime carcéral sévère et qui a déjà été le théâtre d'événements violents.
Le détenu qui avait pris en otage le surveillant vers 13H00 à l'issue d'une tentative d'évasion, s'est rendu vers 18H30 au terme de négociations avec le GIGN. Il avait auparavant accepté de relâcher le gardien qu'il retenait sur une coursive sous la menace d'une "arme blanche artisanale".
Il aurait demandé au cours de la négociation à être transféré dans une autre prison.
Considéré comme particulièrement dangereux, Francis Dorffer, 25 ans, a été condamné à plusieurs reprises pour viol, violences, homicide volontaire et prise d'otage.
Libérable en 2032, il purgeait à Clairvaux une peine de 10 ans d'emprisonnement pour avoir pris deux heures en otage une psychiatre de la prison de Nancy en novembre 2006 dans le but de dénoncer ses conditions de détention ainsi qu'une peine de 30 ans de réclusion pour homicide volontaire.
Il avait tué son co-détenu à la prison de Metz en septembre 2003 : après l'avoir frappé, ligoté, bâillonné avec un drap, il l'avait étranglé avec un câble électrique et égorgé avec une fourchette.
Il a été également condamné lorsqu'il était mineur à six ans d'emprisonnement pour agression sexuelle.
Son avocat, Me Thomas Hellenbrand, a déclaré mardi à l'AFP "n'être pas surpris" par le drame en raison des "conditions de détention" subies par son client.
"Francis Dorffer est l’enfant de la maison d’arrêt : il est incarcéré depuis qu’il a 15 ans, il a reçu l’éducation que les maisons d’arrêt dispensent", a-t-il expliqué.
Outre le GIGN, l'ensemble des unités de gendarmerie de Bar-sur-Aube (Aube) avaient été mobilisées, ainsi que les ERIS (Equipes régionales d'intervention et de sécurité de l'administration pénitentiaire) de Dijon.
Elle est dotée d'un régime carcéral parmi les plus sévères en France et dix de ses détenus, tous condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, y avaient écrit à l'AFP en janvier 2006 pour en appeler "au rétablissement effectif de la peine de mort" pour eux-mêmes.
"Dès lors qu'on nous voue en réalité à une perpétuité réelle, sans aucune perspective effective de libération à l'issue de notre peine de sûreté, nous préférons encore en finir une bonne fois pour toute que de nous voir crever à petit feu,", y avaient-ils proclamé.