Inspirée par cette Huile sur toile qui se trouve au National Gallery, à Londres
Le Dernier Voyage du Téméraire
Peinte par Joseph Mallord William Turner en 1839.
(Sources wikipédia)
"Cette toile, considérée comme sa préférée par Turner, est significative sous bien des aspects pour la vie de l'artiste. Le peintre semble s’identifier au vieux navire de guerre, ancien protagoniste de la bataille de Trafalgar : lui aussi se sent comme un vétéran, chargé d’honneurs et de gloire mais désormais sur la voie du déclin."
La lumière du jour commençait à perler.
Toute la nuit, toute la nuit elle avait lutté.
Elle s’était vaillamment battue contre elle-même pour en arriver là. A cet instant précis où les secondes qui naissent semblent différentes des précédentes.
Le froid l’entourait de toute part, la serrant comme un étau impitoyable.
Mais elle ne le sentait plus. Elle ne sentait plus rien. Ni le vide, ni l’air, ni l’eau, ni le vent, ni le silence, ni tous ces éléments qui tour à tour venaient lui lécher la peau.
Oh ! Ne vous détrompez pas ! Aucun d’entre eux ne faisait cela comme pourrait le faire un chien d’un geste amical.
Oh non ! Il faudrait plutôt voir là le geste d’un vautour, comme pour sentir si elle était encore vivante !
Mais cela faisait longtemps qu’elle ne prêtait plus attention à toutes leurs manigances. Elle était absente, dans un état second, surfant sur le néant, voguant sur la brume du manque de raison.
Que faire ?
Continuer ou tout abandonner ?
Quelle Question !
Abandonner ?
Ah ça non ! Pas elle!
Elle n’allait pas abandonner, pas cette fois-ci, pas en ce moment, si près du but, si près d’atteindre la consécration de son existence.
Enfin elle tenait sa revanche sur tous les sceptiques.
Enfin elle allait leur clouer le bec.
Oh ! Elle les revoyait encore tous ces jaloux, qui continuellement parlaient à voix basses derrière son dos incapable de croire en elle.
La bouche si pleine de fiel que c’en était à se demander s’ils ne le critiquaient pas déjà le jour de sa naissance.
Mais elle ne finira pas par échouer lamentablement comme tous ces idiots le pensent. Il s’en sortira, plus forte, plus noble, plus puissante.
Encore un dernier effort, un dernier geste. Le point final posé avec grâce et avec dignité. Elle approche, touche le fond et glisse lentement dessus pour y laisser sa signature.
Voilà, c’est la fin.
Elle peut maintenant poser son pinceau
Reculer de cinq pas, et contempler son œuvre.
Mais, comment l’appeler ?
Et pourquoi pas… « L’âme erre ».
ZZ juillet 2013