Fort Lalatte
(Deuxième partie)
Son histoire
Le château de la Roche-Goyon fut construit au XIVème siècle par le seigneur de Matignon, Etienne III Gouyon.
Blason de la maison de Gouyon
La construction du château commença dans les années 1340, son donjon date des années 1365-1370.
Pan du château
En 1379, suite au retour d'exil du duc de Bretagne Jean IV,
le château fut assiégé par Bertrand Du Guesclin.
Le château est attaqué et pris une seconde fois lors des guerres de religions au XVIème siècle, cette défaite marquant un temps d'abandon de l'édifice.
Ce n'est qu'au XVIIIème siècle, sous Louis XIV, que le château reprend son intérêt stratégique et est bastionné.
Toussaint du Breil de Pontriand raconte :
Le 10 juillet 1815, huit officiers chouans de la légion de Dinan, menés par le captaine Heurtel escaladent les murs du fort Fort Lalatte pendant la nuit et capturent par surprise les 40 hommes de la garnison.
« Dans les derniers jours de juin, huit officiers de ma légion se signalèrent par une entreprise audacieuse. Ils résolurent de s'emparer du fort la Latte, situé sur un rocher, au bord de la mer, et défendant la rade de Saint-Cast. Nous manquions de munitions, et ils espéraient nous en procurer s'ils réussissaient. Le fort est entouré de hautes murailles et d'un fossé en bon état ; il comptait quarante hommes de garnison. Les auteurs de l'entreprise s'en approchèrent pendant la nuit, escaladèrent les remparts, se saisirent des sentinelles, du corps de garde, et firent toute la garnison prisonnière, sans répandre une goutte de sang. Ils l'enfermèrent dans la prison, et, restés maîtres du fort, ils abordèrent le drapeau blanc. »
Quatre jours plus tard, les troupes impériales reprennent le fort grâce à des échelles, les huit officiers chouans se rendent et sont conduit sur Saint-Malo, néanmoins sept d'entre-eux réussissent à s'enfuir grace à la complicité du capitaine du navire.
« Malheureusement, ils ne m'avaient point prévenu de leur projet ; j'étais à ce moment à six lieues de là ; ils m'envoyèrent avertir de venir à leur secours, mais leurs messagers prirent un fausse direction, et il se passa deux jours et demi avant que je fusse informé. Cependant, deux colonnes de Fédérés et de marins, avec les douaniers, s'étaient portées sur le fort. La présence d'une frégate anglaise, qui était en vue, leur fit penser que l'entreprise était concertée avec les Anglais, et, craignant que les assiégés n'en reçurent des secours, ils se hâtèrent de monter à l'assaut. Ils étaient instruits du petit nombre de ceux-ci, et, s'étant munis d'échelles, ils escaladèrent de plusieurs côtés les remparts. Les jeunes officiers, se voyant dans l'impossibilité de les défendre, se retirèrent dans une petite tour, où ils furent obligés de capituler. Quoiqu'on leur eût promis la vie sauve, peu s'en fallut qu'ils ne fussent fusillés sur-le-champ ; déjà on les avait fait mettre à genoux pour recevoir la mort, quand le chef des Impériaux jugea à propos d'en référer au général qui commandait à Saint-Malo, et les fit embarquer, pour les conduire plus sûrement dans cette ville. Le capitaine du bâtiment, touché du sort qui menaçait ces braves jeunes gens à leur arrivée, facilita leur fuite ; les ayant fait monter sur le pont, comme pour prendre l'air, il les engagea à profiter de voisinage de la terre pour se sauver, ils se jetèrent à la mer et gagnèrent heureusement le rivage ; un seul, M. du Temple, qui ne savait pas nager, fut conduit en prison et y resta jusqu'au retour du Roi ; les autres vinrent me rejoindre, au moment où je venais d'apprendre leur entreprise et son succès. Ces braves officiers étaient MM. Heurtel, les deux frères de Kergommeau, du Temple, des Tourie. »
Le fort servira jusqu'à la fin du 1er Empire où l'évolution des techniques militaires conduisit à son inadaptabilité.
A partir de 1892, il fut vendu à divers propriétaires privés avant d'être acheté par un passionné en 1931 qui entreprit de lourds travaux de restauration qui s'achevèrent dans les années 1950. Il s'agit de la famille Joüon de Longrais qui habite depuis cette époque ce lieu magnifique.
FIN DE LA DEUXIEME PARTIE