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Flamberge au vent (suite 50)

 

Un prix scolaire décerné à mon papa


pour son certificat d’étude.


Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

 

flamberge-au-vent 0932

 

Chapitre V

 


Tout est bien qui finit bien

 

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Une heure après la canonnade imaginée par le Duc de Richelieu, la bataille était finie.


L’épouvante avait saisi les Anglais et ils abandonnaient le champ de bataille dans le plus grand désordre.


Seuls quelques régiments luttaient encore pour l’honneur du drapeau.


Major général Billingdboog s’était jeté avec un millier d’hommes dans Belœil et paraissait résolu à s’y défendre jusqu’à la dernière cartouche.


Quand on vint annoncer cette nouvelle au maréchal de Saxe, René et Jean étaient encore auprès de lui.


-   Dites à Denouville qu’il prenne un régiment et une batterie et qu’il m’enlève ça vivement.

 

Un officier allait s’élancer pour porter cet ordre.

Jean s’avança, très rouge, et dit :


-   Monsieur le maréchal, vous avez daigné remarquer Royal-Normandie dans cette journée ; Faites à mon régiment un dernier honneur.

-   Lequel ?

-   Laissez-moi prendre Belœil avec lui.

-   Mais c’est de la folie , il ne vous reste pas cinq cents hommes !

-   Il m’en reste quatre cent monsieur le maréchal.

-   Eh bien ! c’est avec cette poignée d’hommes que vous voulez forcer doure cents désespérés bien retranchés et abrités.

-   Pourquoi pas ?

-   Ah ! jeunesse, jeunesse, dit avec mélancolie le maréchal, voilà le secret de vos succès, vous ne croyez rien impossible et vous dites : certes, là où les vieux disent : peut-être !

-   Que décidez-vous, monsieur le maréchal ?

-   Allez ? colonel, j’ai foi en vous, mais rappelez-vous que je vous défends de vous faire tuer.

 

Mais Vallarmis n’écoutait plus.


Lui et René étaient déjà en selle et galopaient, ivres de joies, vers Hulines où se trouvait le régiment.

 

Larseneur suivait, désormais résigné.


En arrivant devant ses hommes, le duc leva son épée.


Les soldats l’acclamèrent.


Il fit signe qu’il voulait parler.


Les vivats s’éteignirent.


-   Mes enfants, dut Vallarmis d’une voix vibrante, nous allons encore nous battre.

-   Vive le colonel !

-   Cela sera chaud, poursuivit le duc.

-   Tant mieux !

-   Et pensez que le roi, le maréchal Maurice de Saxe et toute l’armée nous regardent.

-   Allons. Allons !

-   Et maintenant, suivez-moi.

-   En enfer, si vous voulez ! hurla Royal-Normandie dans un seul cri.

 

Une demi-heure après, les cavaliers entouraient Belœil.

 

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Vallarmis avait divisé son régiment en quatre détachements qui devaient attaquer chacune des quatre issues du village.


Ces détachements étaient commandés, le premier par le marquis de Merviel, le seul des aides-majors qui ne fût pas hors de combat, les deux autres par des capitaines, le comte de Tiercent et le chevalier de Montcalm.


Vallarmis s’était réservé le commandement du quatrième.


René était à ses côtés.


Les trompettes sonnèrent la charge et les cavaliers se ruèrent l’épée haute sur le petit village, qui soudain s’illumina de flammes.


-   En avant ! cria Vallarmis.

 

Mais bientôt, il se heurta à une barricade formée de charrettes, de troncs d’arbres et de bottes de paille, qui barrait la rue principale.


Derrière ce rempart improvisé, les coups de feu éclataient nombreux et bien dirigés.


Les soldats français tombaient un à un.


-   Pied à terre, commanda Jean, un homme par dix chevaux pour garder les bêtes !

 

En un clin d’œil, l’ordre  fut exécuté.


La voix du duc retentit de nouveau :


-   Pistolet au poing ! En avant.

 

Les premiers, Vallarmis et Kertaillan, s’étaient jeté sur la barricade. Ils la franchirent avec tant d’impétuosité que, pendant une minute, ils se virent seuls, exposés aux coups d’une centaine d’Anglais.


Mais bientôt, les cavaliers arrivèrent et les Anglais lâchèrent pied.


Alors, au bout de la rue, sur la place, Vallarmis aperçu le gros des forces ennemies qui s’étaient massé là pour mourir.


C’étaient des grenadiers royaux renforcés de quelques cavaliers démontés.


Le premier rang avait mis un genou en terre, pour permettre aux deux autres rangs de tirer par-dessus lui.


-   A cheval et vivement, cria Vallarmis.

 

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Quand il se fut assuré que tout son monde était en selle, le duc cria :


-   Chargez ! Vive le roi !

 

Et, se courbant sur l’encolure se son cheval, il se rua comme un furieux sur les Anglais.


Soudain, une effroyable détonation ébranla le sol, une tempête de fer et de plomb passa autour de lui, mais déjà il fauchait à grand coup d’épée dans les rangs ennemis.


Dans la fumée, il vit son ami René qui besognait galamment de son côté.

Mais les Anglais tenaient bon.


Les soldats découragés par cette terrible résistance, ébranlés par les pertes qu’il venaient de subir, commencèrent à reculer, tout en combattant. Vallarmis, d’un coup d’œil, vit ce commencement de retraite.


Il se dressa sur ses étriers et cria de toutes ses forces.


-   Qui est-ce qui abandonne son colonnel !

 

Un cri de rage lui répondit.


-   Allons, hardi, les enfants ! Royal-Normandie à la rescousse !

 

Electrisés par l’exemple de leur colonel, qui chargeait tête baissée les Anglais, les soldats de Vallarmis firent des prodiges.


Troués, crevés, renversés, les rangs ennemis ne purent tenir devant l’indomptable fureur des Français, et les soldats commencèrent à chercher quelque issue par où ils pourraient fuir.


Les trois autres attaques avaient également réussi.

 

Le marquis de Merviel avait été tué, mais Tiercent et Montcalm arrivaient avec leurs hommes.


Les Anglais n’avaient plus qu’à se rendre ou à mourir.


Major général Billingshoog appela ses officiers autour de lui.


Il n’en restait pas beaucoup


-   Votre avis, Gentlemen ? demanda-t-il.

-   Se faire casser la tête pour la vieille Angleterre, dit major Pumpkin.

-   Oui, oui, durent tous les autres.

-   Votre main, major, dit Billingsboog. Vous êtes un brave home et je fais toutes mes excuses pour ma grossièreté de ce matin.

 

Captain Wart avait les larmes aux yeux.


Major général Billingsboog tira son épée.


-   Que ceux qui veulent bien mourir viennent avec moi, cria-t-il.

 

Les Anglais poussèrent un hourrah et s’élancèrent sur ses traces.


Le combat avait recommencé, acharné, furieux, sans merci.


On se battaient au corps à corps, poitrine contre poitrine.


Les coups de feu étaient devenus rares, on ne se servait quère que de l’arme blanche.



A DEMAIN POUR LA SUITE

 

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Bon week-end ! Bisoux +++
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D
coucou zaza passe un bon week end,bizzzzou*
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F
Vont-ils bouter les Anglais hors de notre France ? Je crois que oui, l'histoire me donne raison. Bonne nuit Zaza. Bises. FRANCOISE
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F
J'avais déjà 25 de tension, j'ai du passer à 26 !!! Re-bises
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B
Le major Pumpkin... rien que son nom, ça me fait rêver. Ca a dû te prendre du temps à tout retranscrire sur le blog... Merci pour le partage. J'aime beaucoup la photo du livre-prix. Je vois que tu es conservatrice. Bonne année.
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