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Flamberge au vent (suite 27)

Un prix scolaire décerné à mon papa


pour son certificat d’étude.


Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

flamberge-au-vent 0932

 

Chapitre VII (suite)


Dans lequel notre héros taille en pièce

Une bande de voleurs, tombe tête la première

Au fond d’un précipice et, finalement ,

Ramène à la lumière une jeune demoiselle 

Qui s’ennuyait à périr à vingt pieds sous terre


Alors René écarta son rocher et se coucha entre lui et la muraille.

 

De la sorte, il ne craignait pas de tomber durant son sommeil.


Au petit jour, il s’éveilla et recommença patiemment sont travail. Il détacha une, deux, dix pierre plus ou moins grosses, qu’il entassa les une sur les autres.


Enfin, il poussa un cri de triomphe. Ses mains touchaient la lèvre de la fissure.


Il se hissa à la force des poignets.


Il faillit tomber à la renverse tellement fut grand l’étonnement qu’il ressentit en présence du spectacle qu’il avait sous les yeux.

 

Numeriser0056.jpg


C’était une sorte de cachot grossièrement taillé dans la pierre.


De mauvais tapis couvraient le sol. Deux escabeaux de bois et une table boiteuse composait tout l’ameublement avec un lit sur lequel une jeune fille, presque une enfant, dont la radieuse beauté illuminait l’affreux réduit.


Et René restait là, oubliant la fatigue, comme en extase.


Enfin, ses poignets lassés fléchirent, et retomba sur les rochers.


Il pressa son front de ses mains et chercha à grouper les idées qui se brouillaient dans sa tête. Il avait tant vécu depuis quelques jours !


Sa rencontre au Glorieux Silène avec Jean de Vallarmis, son duel avec lui, son second combat avec Pfyffer d’Altishoffen, son arrivée à l’hôtel de la pace des Vosges, et depuis le départ du duc, le voyage à Mousseuse.

 

Enfin l’embuscade, la bataille, le cheval emporté, la culbute… et pour couronner tout cela, la rencontre, au fond d’une sorte de nid d’aigle, d’une adorable créature, belle comme un ange du Ciel.


Tout cela était-il réel ? n’était-ce pas un rêve, tout cela ?


Il pensa aussi avec un serrement de cœur à son pauvre Jonas qu’il avait laissé au milieu des bandits. Il vit le vieux soldat luttant seul contre dix.

 

Mirabiche s’escrimant, Pimprenelle renversé.

 

La Rosée, mort peut-être… mais un impérieux désir dominait toutes ces pensées.


Il voulait contempler encore cette belle jeune fille qu’il n’avait fait qu’entrevoir.

Bientôt, il n’y tint plus.

 

Il se releva d’un bon, grimpa sur les pierres, et se hissa encore une fois jusqu’à l’ouverture.


L’enfant dormait toujours.


Il fallait prendre un parti.


René, avec des peines inouïes, parvint à mettre son genou sur le rebord de la lucarne.

 

Une fois ce point d’appuis trouvé, ce n’était qu’un jeu pour lui de se glisser par l’étroite ouverture.


Au bruit qu’il fit en sautant sur le sol du cachot, la jeune fille se réveilla.


Elle ne manifesta aucune crainte, s’enveloppa seulement du manteau qui était jeté sur ses pieds, et brandissant un petit poignard qu’elle tira de son corsage :


-   N’approchez pas, dit-elle d’un ton hautain.


René ne songeait pas à répondre.


Il admirait.


C’est qu’elle était vraiment belle à miracle, cette jeune fille dont le gracieux visage s’encadrait de boucles brunes. Les yeux d’un bleu profond lançaient des éclairs, le nez finement ciselé avait la ligne droite des grandes races. Mais la bouche rouge et rieuse, tempérait l’expression un peu hautaine de toute la physionomie.


-   Eh bien ! que me voulez-vous ? reprit-elle.


René admirait toujours et restait muet.


-   N’avez-vous pas honte, ajouta la jeune fille, de faire à votre âge un pareil métier, vous ne paraissez pas méchant…


Il faut avouer que la méprise de la belle prisonnière était excusable.

 

L’habit de René était en loques, ses cheveux étaient en désordre et souillés de poussière. Il avait les mains noires de la terre remuée.

 

Cet équipage ne prévenait guère en faveur de notre héros.


Pourtant, l’apostrophe de la jeune fille le fit sortir de son mutisme.


-   Je m’appelle le marquis de Kertaillan, et je ne suis pas un brigand,  Mademoiselle, dit-il d’un ton ferme.

-    Kertaillan ! répliqua la jeune fille, mais vous êtes le gentilhomme dont mon frère me parlait dans sa dernière lettre.

-    Eh ! quoi, s’écria René, vous seriez la sœur de mon ami !

-   Alliette de Vallarmis, votre très humble servante, oui, monsieur le marquis, répliqua-t-elle avec un mutin sourire.

-    Nous vous cherchions !….

-    Par où êtes-vous entré ici ?


René montra la lucarne.


-    Mais on m’a dit que cette ouverture donnait sur un précipice !

-    Justement.


Malgré elle, la jeune fille porta la main à son front, persuadée que René délirait.


-    Non, non, je ne suis pas fou, le moins du monde. Ecoutez plutôt.


Et Kertaillan raconta toute son histoire.


Quand il eut fini, Alliette dit :


-    Maintenant, qu’allons nous faire ?

-    Sortir d’ici au plu tôt ;

-    Comment sortir ?

-    Par la porte, j’en ai assez de la fenêtre.

-    Mais la porte est fermée.

-    Comment ?

-    Par un verrou qui se trouve à lextérieur.

-    A quelle hauteur, à peu près ?


Alliette indiqua, de son doigt mignon, l’endroit où elle croyait que se trouvait le verrou.


-    A merveille, reprit René. Prêtez-moi votre poignard.

-    Le voici.


Aussitôt, le marquis se mit à attaquer le bois avec rage.


Il fouillait un peu à côté de la place indiquée par Alliette.


L’arme était solide, le bras vaillant, le bois vermoulu : le trou s’agrandissait vite.


-    Si un bandit vient au bruit ? … dit la jeune fille.

-    Je le tuerai, répondit tranquillement René.


Enfin l’ouverture fut assez grande. Il pu passer le bras et tâta à droite et à gauche. Enfin ses doigts rencontrèrent le verrou qu’il tira vivement, et la porte s’ouvrit.


Les deux enfants jetèrent un cri de désappointement. Devant eux, ce n’était qu’ombre et silence.


René se remit bientôt.


-    En avant ! dit-il.

Qui s’ennuyait à périr à vingt pieds sous terre

Il prit la main de sa compagne et s’engagea résolument dans les ténèbres.


-   Non ? j’étais évanouie. Les brigands avaient fait tomber mon cheval, et ma tête avait porté contre un arbre.

-   Ah bien ! allons à la grâce de Dieu.


Ils étaient engagés dans un boyau fort étroit et peu élevé.


Les deux jeunes gens marchaient avec les plus grandes précautions.


Pendant longtemps, il ne rencontrèrent sous leurs mains que le roc.


Enfin, René s’arrêta brusquement. Il venait de sentir sous ses doigts les ferrures et le bois d’une porte.

 

Il prévint Alliette à voix basse.


Tous deux immobiles, muets, le cœur battant, écoutèrent.


On parlai derrière la porte.


Alors René, avec des précautions infinies, recommença à palper la porte sur toute sa surface.

 

Les doigts rencontrèrent un gros verrou qui était poussé.


Dés lors, le doute n’était plus possible, le verrou poussé indiquait que derrière la porte, il se trouvait des prisonniers, partant des alliés.

 

René n’hésita plus.


D’un mouvement brusque, il tira le verrou, puis poussa la porte.


Alliette et René laissèrent échapper un cri.


Jean de Vallarmis était devant eux.


A ses côtés, Morena inquiète cherchait à fouiller les ténèbres pour reconnaître les nouveaux venus.


Kertaillan fit un pas en avant.


-   René ! s’écria Jean, en se précipitant vers son ami.

-   Un instant, dit le marquis de dégageant de sont étreinte, il y a là quelqu’un qui a aussi bonne envie de t’embrasser.


Le frère et la sœur furent bientôt dans les bras l’un de l’autre.


Hâtivement, en quelques mots, car le temps était précieux, les jeunes gens se racontèrent leurs aventures.

 

En finissant, Vallarmis pris Morena pas la main.


-   Voici la petite fée qui m’a guéri, dit-il, il faut bien l’aimer ;


Alliette l’embrassa avec effusion.


Morena était toute confuse et toute heureuse de cette tendresse.


Quand elle eut rendu à la jeune fille ses baisers, elle vint à René qui lui tendait la main.


-   J’ai bien prié pour vous, dit-elle.

-   Comment cela, fit le jeune homme étonné.

 

Elle expliqua alors l’intérêt étrange qu’elle avait pris à ce René, à cet inconnu dont elle avait entendu comploter la perte.


-   Merci de la prière et du renseignement, dit Kertaillan. Décidément, c’est bien à moi qu’on en veut. Par conséquent, comme je trouve que l’air de ces cachots est tout à fait malsain, je vous propose de nous en aller le plus vite possible.

-   Dis-moi fillette, continua-t-il, en s’adressant à Morena, connais-tu le moyen de nous évader ?

 

Nos quatre amis s’engagèrent dans le corridor à la suite de Morena.


La jeune fille s’arrêta, fouilla dans la poche et en tira un briquet, de l’amadou et une cire. Bientôt une flamme tremblante éclaira le corridor.


Ils marchèrent longtemps.


C’était une galerie taillée dans le roc, dont l’extrémité était obstruée par un énorme rocher.


Sans hésiter, Moréna pesa sur une saillie peu apparente, et l’énorme pierre bascula. 


Aussitôt, un flot de soleil inonda les jeunes gens qui sentirent leur poitrine se dilater.


-    Libre ! murmura Morena en fermant les yeux.

-    Pas tant de bruit, dit Morena, nous ne sommes pas encore hors d’affaire.

-   Je connais mieux ma forêt de Dreux que les bandits, ajouta Vallarmis et avant une heure, nous serons à Mousseuse.

-    Eh bien en route, et que Dieu soit avec nous ! dit joyeusement Alliette en s’élançant en avant.


A DEMAIN POUR LA SUITE

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C
Petit passage par ici pour te souhaiter un bel après-midi, ensoleillé pour ma part! Grosssss bisoussss Caroline
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M
il me semble que je passe trop tôt.....je n'ai pas la suite.........passe un excellent jeudi
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T
Libre..libre... liberté chérie..!! Bisous
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A
A la force des poignés, c'est le moindre que l'on puisse constater... Trés beau texte, merci de nous le faire vivre ainsi et, de nous tenir Haleine ... Bonne nuit ...
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F
ne me dis pas, qu'il vont tomber encore dans une embrouille ! Bises. FRANCOISE
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