Défi 109
Organisé par notre Fanfan2B de Corse
Lors de mes vacances en Corse du sud en 2003, j'ai reçu une invitation pour me rendre une nuit de la semaine Sainte au phare des Sanguinaire sur la presqu'île de la Parata.
Qu'est-ce qu'un phare, je connais tellement bien celui de mon île bretonne qui surplombe la demeure familiale.
Ce soir là, le mistral soufflait dur, tout comme les vents de noroît la nuit dernière dans mon île de Batz.
Ce phare des Sanguinaires sur la côte corse à l'entrée du golfe d'Ajaccio me séparait de mon lieu de villégiature, Marignana, au-dessus de Porté Vecchio, d'une bonne heure et demi.
Intrépide ZAZA, même pas peur, se rend donc seule à cette invitation.
Arrivée sur place, personne pour m'accueillir.
Je ne savais pas que cette tour carrée lisse en pierres apparentes, centrée sur un bâtiment rectangulaire d'allure médiévale, était automatisée depuis 1984 et que le gardiennage avait été supprimé en 1985.
Une farce alors, un canular … !!!
La porte était ouverte, sous un halo de lumière blafard ...
Pas un bruit, seulement quelques craquements dus certainement à la vétusté des lieux.
Prenant mon courage à deux main, je gravis les marches quatre à quatre vers la lentille du phare.
Mais ce n'était pas sans compter sur les légendes et histoires des lieux. La Parata
dont fait partie ce phare était connue sous le nom de « chasse des commissaires génois » à qui la Sérénissime en avait abandonné l'usage.
Et bien oui, mes amis, mon invitation m'arrivait tout droit du chef des pirates génois, Gino,
qui avait entendu parler de ZAZA la conteuse dans sa Bretagne lointaine.
Il souhaitait me rencontrer, et m'inviter à une veillée dans ce phare pour me conter leurs exploits et échanger avec ceux des détrousseurs bretons d'épaves venues s'échouer sur nos côtes.
- « Gino, pourquoi avoir choisi le phare des sanguinaires et non la tour de la Parata ? »
- « Certe, ZAZA ... le phare à l'heure actuelle est plus confortable car nous allons veiller toute la nuit, autour de quelques châtaignes grillées, un peu de coppa, de prisuttu et de broccui, sur un peu de copiette, et le tout arrosé de bière Colomba qui va te rappeler la bière de chez toi, l'hermine blanche! »
Quelle nuit nous avons passé à échanger, nos histoires de marins et de détrousseurs d'épaves.
Nous avons cela en commun avec le peuple corse, nous les bretons, voire les insulaires …
Nous aimons la mer et nous avons les mêmes valeurs de l'indépendance.