•  
    Comme vous le savez, j’ai des origines
     
    Roscovites

    En effectuant des recherches généalogiques, la branche paternelle de la famille est restée cantonnée dans le Minithy du Léon, excepté mon grand père et ma grand mère qui se sont expatriés en région parisienne en 1920 pour trouver du travail.

    Mes grands parents paternels

     Minithy vient de monihi (monachia) qui signifie lieu de refouge ou s’asile.

    Le Minihy du Léon qui comprend les communes actuelles de Saint-Pol de Léon, Roscoff, Santec, forme une petite région nettement individualisée, ayant son cachet spécial et sa vie propre.

    Depuis la Révolution ses habitants se sont livrés à la culture des primeurs, et ce mode d’activité les a différenciés de leurs voisins :

     A l’Ouest, ce sont les paysans-goémonniers de Kerlouan, Plouguerneau.

    Au Sud ce sont les grands éleveurs de chevaux de Landivisiau, Saint Thégonnec.

    A l’Est, ce sont les cultivateurs du Trégorrois.

    Le Minihy est un pays riche qui appartient à la Ceinture dorée de Bretagne et dont la réputation a passé au-delà des mers. L’unité administrative, avant l’unité économique, avait rendu solidaires ces trois communes du Léon.

     L’histoire ancienne

    Cette région fût habitée dès l’époque préhistorique comme l’attestent les nombreuses stations découvertes autour de Roscoff et de Saint-Pol. En particulier, on retrouve les traces de passage de peuples primitifs dans les tombeaux maçonnés en pierres sèches recouvertes de dalles « dolméniques » à Kérestat, terrres sur les quelles se situe son château actuellement.

    Le manoir de KERESTAT

    Ces sépultures semblent dater du néolithique. Plus tard la région fût habitée par une tribu gauloise:  les « Osismii » qui détenait les côtes depuis Bréhat jusqu’à la rivière de Landerneau et s’étendait en profondeur jusqu’aux Monts d’Arrée.

    La tribu gauloise des Osismii, partie verte de la carte

    Puis les Romains campèrent dans la région. On a découvert  à Keravel, sur le territoire de Roscoff quelques bronzes de Gallien, Claude II, Dioclétien ; des fragments de briques romaines sur la grève entre Bloscon et le port de Roscoff.

    Il semble que Bloscon ait été un oppidum ( fortification romaine ).

    Vue du la pointe du Bloscon qui est devenu le port en eau profonde

    Une légion séjourna dans le pays auquel elle laissa son nom. De l’expression « Pagus Légionensi », on tirerait Leonensis, puis Léon. Les habitants se seraient appelés les legionenses, puis les Leonenses. Cette étymologie serait aussi celle du Léon en Espagne où résida la 7ème légion double.
    Certains auteurs doutent de cette étymologie et disent que César appelait indifféremment les habitants des Léonices ou des Osismii. Près de l’emplacement de la ville de Saint-Pol aurait été bâti le castellum romain.

    Le Haut Moyen Age est entouré de ténèbres assez épaisses.

    Comme tout le littoral armoricain, le Minihy a du être la proie des pirates saxons.

    Puis ce fût, au Vème siècle, l’émigration bretonne vers l’Armorique.

    Au vieux fond gallo-romain préexistant se superposa l’élément breton.

    Vers 518, arrivèrent au Minihy le moine Cambrien ( Cambria, ancien nom du pays de Galles ), Pol Aurélien et ses compagnons venus de Grande-Bretagne.

    Ils fondèrent un monastère à l’Ile de Batz.

    Saint Pol Aurélien qui terrassa le dragon

    La légende raconte qu’à l’arrivée de Saint-Pol à l’Ile, la plage était infestée par un énorme dragon que Saint-Pol lia avec son étole et précipita dans un gouffre, encore appelé " Toul ar Sarpant " ( le trou du serpent). Saint-Pol fût le fondateur de l’Évêché du Léon et après sa mort, au monastère de l’Ile de Batz, les habitants donnèrent son nom à la capitale auquel on associa le nom de Léon.

    Toul ar sarpant (trou du serpent - île de Batz)

    Les agglomérations se créent autour de la mer ; toutes dépendantes de paroisses rurales qui étaient sous la domination de l’Évêque de Saint-Pol. Puis vinrent les invasions des Normands.

    Ceux-ci retranchés dans l’Ile de Batz, de 810 à 893, pillaient et tuaient. Chassés en 939, ils revenaient encore en 960, et détruisaient le petit village de pêcheurs installés près de Roc’h Kroum.

    Ce fût ensuite les guerres du 12ème siècle et les batailles incessantes avec les Anglais, la guerre de succession de Bretagne. Les débarquements ennemis affligeaient à chaque instant la population.

    L’Ile de Batz et Tisaoson étaient occupés par les Anglais.

    L'île de Tisaoson pruce de la pointe du C'hleguer, Ile de Batz

    Du Guesclin s’emparât de Roscoff en 1363 pour le Comte de Charles de Blois et il mit garnison à Bloscon.

    Malheureusement en 1375, le Comte d’Arundel, gouverneur anglais de Brest incendia le Vieux Roscoff ou Rosko Goz établi sur le bord Est de l’anse de l’Aber.

    Beaucoup de ses habitants furent passés au fil de l’épée.

    Un riche bourgeois, affolé, cacha son trésor et cinq siècles plus tard on découvrit, en creusant le sol, des pièces d’or françaises et anglaises au nom de Charles VI, et à l’effigie d’Édouard III.

    Rosko Goz était mort, mais Roscoff allait renaître près du lieu-dit du Théven ( place actuelle du phare au fond du port ).

    Cet exode vers l’Est permit aux Roscovites de construire un meilleur port, l’Aber s’ensablant sans cesse.

     Nouveau port de Roscoff, avant son aménagement


    7 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique