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Par ZAZA-RAMBETTE le 28 Novembre 2011 à 00:01
Au travers les cartes postales anciennes
Je ne vais traiter que la cas de ma Bretagne,
qui a subi tellement de changement,
tout comme en France.
Sources : une Bretagne si étrange 1900-1920 de James Eveillard et Patrick Huchet
Les vendanges en Morbihan....!!!!!
Carnac-Plage
La vendange
Non, vous ne rêvez pas… !!!!!
Au début du XXème siècle on faisait la vendange à Carnac-Plage !
Les touristes qui s’y prélassent aujourd’hui, en rangs serrés, comme des sardines que l’on grille au barbecue,
ne peuvent imaginer qu’on y récoltait le fameux « vin de noah », sur des surfaces non négligeables.
Cépage Noah
Cette carte postale témoigne concrètement de la persistance de la vigne en Bretagne en ces années 1900.
Attesté jusqu’aux environs de Rennes et de Vitré au Moyen Âge, le vignoble breton (qui n’acquit certes point la réputation du Bordelais), occupait encore, selon les statistiques officielles de 1890 : 15 ha en Ille et Vilaine, 1 600 ha en Morbihan, 22 500 ha en Loire-Inférieure (Loire Atlantique).
La renommée du muscadet nantais s’inscrit bien évidemment dans ce dernier chiffre.
Par contre, la vigne en Morbihan, c’est plus étonnant !
Cette vendange de Carnac-Plage doit être appréciée avant tout par la singularité de la scène présentée : des jeunes Carnacoises, en coiffes du pays, cueillant le raisin devant une maisonnette entièrement décorée de coquillages.
Au risque de décevoir les disciples de Bacchus, le vin tiré de Carnac ne fut jamais un grand cru.
Le vin en Presqu’île de Ruys
Par contre, celui de la presqu’île de Ruys et des îles du golfe du Morbihan rencontraient de fervents adeptes, en ce XIXème siècle, si l’on se réfère à l’écrivain Cayot-Delandre, à propos de l’île d’Arz :
ÎLE D'ARZ
« Le vin qu’on y fabrique se consomme sur les lieux et est préféré par les habitant à celui qu’on tire de Nantes »
Le vin produit sur la presqu’île de Ruys devait être redoutable, si l’on tient à l’adage le définissant :
« Pour boire, il faut être quatre et un mur : un qui verse, un qui boit, deux qui le tiennent et le mur pour l’empêcher de reculer »
Il ne devait pourtant point manquer de qualités, puisqu’en 1850, la vigne occupait plus de 2 000 ha sur la presqu’île, fournissant 30 000 barriques de vin.
Hélas ! Une maladie, l’oïdium (champignon microscopique, parasite de la vigne) vint mettre fin à cette prospérité.
En 1886, l’éditeur cannetais Gustave de Keralier, tente de trouver d’autres débouchés en y installant une distillerie.
La « Fine de Ruys » remporte très vite un franc succès… et relance la production viticole.
On replante la vigne.
En 1900, près de 2 000 ha sont exploités sur la presqu’île. Mais en 1903, un insecte, le phylloxéra, lui cause d’irrémédiables outrages.
En 1909, le gouvernement favorise la plantation de nouveaux cépages, dont le fameux « noah », qui « rend fou », aux dires des médecins accueillant les amateurs de ce drôle d’élixir.
La vigne ne disparait point cependant du département puisqu’elle puisqu’elle y est encore exploitée en 1929, par 526 « agriculteurs-viticoles » sur 223 ha, selon les statistiques officielles.
Cette même année, la récolte s’éleva à 5 365 hl, tirant moins de 11°, dond 1 714 hl de vinc blanc et 650 de vin rouge.
A quand la relance de la vigne sur cette presqu’île de Ruys, terre bénie des dieux », au microclimat qui fait tant d’envieux ?
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